Kate Middleton en rémission de son cancer :  qu’est-ce que cela signifie du point de vue médical ?

La princesse de Galles avait annoncé en début d’année dernière être atteinte d’un cancer. Ses médecins lui ont annoncé qu’elle était aujourd’hui en rémission. Il n’est pas encore temps de parler de guérison, mais cette nouvelle fait néanmoins briller une lueur d’espoir. L’épreuve vécue par Kate Middleton aura aussi mis en lumière la situation des innombrables patients qui, comme elle, luttent contre la maladie.

Catherine Middleton, dite Kate Middleton, princesse de Galles, a annoncé qu’elle était en rémission de son cancer. Cette déclaration pourrait marquer l’achèvement d’une année difficile pour la famille royale britannique, confrontée à la maladie depuis plusieurs mois.

Les épreuves de la jeune femme ont commencé en janvier 2024, lorsqu’elle a dû subir une chirurgie de l’abdomen qui l’a contrainte à se mettre en retrait de ses obligations royales. Révélé en mars, le diagnostic de cancer a fait l’effet d’une onde de choc pour de nombreuses personnes. En septembre 2024, la princesse de Galles a annoncé qu’elle avait terminé sa chimiothérapie.

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En dépit du fait d’avoir accès à des ressources hors du commun ainsi qu’à une prise en charge médicale de première catégorie, Kate Middleton a qualifié son traitement d’« incroyablement difficile » et de « véritable choc ». Les chimiothérapies, même menées avec le plus grand soin et dans un environnement accommodant, sont en effet source de potentiels effets indésirables. Cet aveu sincère démontre que même les personnes les plus privilégiées ne sont pas à l’abri des conséquences de ces traitements, qu’elles concernent le corps ou l’esprit.

La dernière déclaration de la princesse de Galles exprime à la fois le soulagement d’être en rémission et la volonté de se concentrer sur sa convalescence. Elle reflète bien les émotions complexes ressenties par les personnes qui vivent ce type de situation. En particulier, sa reconnaissance du fait que s’ajuster à cette « nouvelle normalité » nécessite du temps résonne avec l’expérience de nombreux survivants du cancer.

La période qui suit les traitements s’accompagne en effet souvent non seulement de la nécessité de récupérer physiquement, mais aussi de travailler sur ses émotions et de réévaluer ses priorités.

Qu’appelle-t-on rémission ?

La compréhension du concept de rémission par les patients et leur entourage est un point crucial en matière de prise en charge des cancers. S’il est légitime de ressentir un réel soulagement lorsqu’un cancérologue prononce le mot rémission, il ne faut pas le confondre avec le mot guérison : la rémission signifie que les symptômes du cancer se sont atténués ou ont disparu.

En général, les médecins emploient ce terme lorsqu’ils ne détectent plus de signes de la maladie. Cela ne signifie pas qu’elle n’est plus présente : en effet, des cellules cancéreuses peuvent persister dans l’organisme, mais en nombre trop faible pour être détectables.

(Selon l’Institut national du cancer, « Les statisticiens estiment en effet qu’un patient ayant eu un cancer a des chances élevées d’être “guéri” lorsque, cinq ans après le diagnostic, il retrouve la même espérance de vie que l’ensemble de la population de même âge et de même sexe n’ayant pas eu de cancer », ndlr.)

De ce fait, il arrive parfois que le cancer se manifeste à nouveau, même des années après l’annonce de la rémission. Ce problème est bien connu des médecins et des scientifiques, qui s’attachent à améliorer les taux de détection et l’efficacité des traitements. Le taux de guérison des cancers est d’ailleurs actuellement en progression.

Les progrès en matière de technologie médicale ont permis d’améliorer le suivi des patients en rémission. J’ai moi-même travaillé sur de telles innovations consistant à détecter dans le sang l’ADN caractéristique de la maladie. Ce type d’analyse, plus sensible que les méthodes traditionnellement employées, permet de mieux attester l’éventuelle persistance de la maladie et sa potentielle récurrence.

De tels progrès permettent aux soignants d’adapter plus précisément les traitements à chaque patient, afin d’en améliorer les résultats (notamment le taux de guérison et la qualité de vie pendant et après la prise en charge).

Une déclaration qui aura probablement des conséquences

La décision de la princesse de Galles de partager son expérience de la maladie a été bien accueillie par de nombreux cancérologues, y compris par l’auteur de ces lignes. En acceptant de rendre publics son diagnostic et la façon dont elle a vécu les traitements, elle a attiré l’attention du plus grand nombre sur l’importance de dépister précocement la maladie et de la prendre en charge au plus tôt.

Cette prise de parole, par une personnalité publique de premier plan, pourrait avoir une influence positive sur la santé publique la politique, le financement de la recherche et les attitudes de la société britannique à l’égard du cancer. Elle pourrait contribuer à normaliser les discussions autour de la maladie, et désinhiber certaines personnes qui n’osaient pas consulter leur médecin alors même que certains symptômes les inquiétaient.

Si chaque parcours de soin est unique, et mène chaque malade à faire face à ses propres épreuves et victoires, d’innombrables personnes ont probablement été réconfortées par la franchise de la princesse. La nouvelle de sa rémission pourrait générer un regain d’espoir chez de nombreux patients.

L’expérience de Kate Middleton met aussi en lumière la nature globale de la prise en charge du cancer. En effet, si les traitements médicaux sont cruciaux, le soutien de la famille et des proches, ainsi que, plus largement, celui de la société, sont essentiels dans le processus de guérison. L’importance accordée par la princesse à sa famille pendant son traitement, puis son retour progressif à la vie publique montrent à quel point il est important de trouver le bon équilibre entre traitements médicaux et soutien émotionnel et social.

Au-delà de l’accès à des soins médicaux de qualité et au soutien de ses proches, il est aussi important de garder espoir lorsqu’on se voit poser un diagnostic de cancer.

À présent, la princesse de Galles peut se réjouir de « l’année bien remplie » qui l’attend. Le chemin qu’elle vient d’accomplir, depuis le diagnostic de sa maladie jusqu’à l’annonce de sa rémission, témoigne des progrès de la médecine moderne et de sa capacité de résilience. C’est à la fois une lueur d’espoir pour les patients atteints de cancer, et un rappel, pour le plus grand nombre, des défis auxquels ces malades doivent chaque jour faire face.

Justin Stebbing ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.