Cessez-le-feu et libération des otages: le tweet problématique d’Emmanuel Macron

Les soutiens habituels d’Israël ont critiqué le message du président français publié le soir de l’annonce de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, voyant une équivalence malvenue entre les souffrances des otages et celles des civils gazaouis. La « pensée complexe » présidentielle, louée par ses admirateurs, n’est peut-être pas adaptée à des messages si courts toujours sujets à interprétation… L’article Cessez-le-feu et libération des otages: le tweet problématique d’Emmanuel Macron est apparu en premier sur Causeur.

Jan 18, 2025 - 11:27
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Cessez-le-feu et libération des otages: le tweet problématique d’Emmanuel Macron

Les soutiens habituels d’Israël ont critiqué le message du président français publié le soir de l’annonce de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, y voyant une équivalence malvenue entre les souffrances des otages et celles des civils gazaouis. La « pensée complexe » présidentielle, louée par ses admirateurs, n’est peut-être pas adaptée à des messages si courts toujours sujets à interprétation…


Le tweet du président de la République sur un possible cessez-le-feu à Gaza a suscité des réactions vives, notamment en raison de l’absence d’une mention explicite du peuple israélien et du contexte même dans lequel il s’inscrit. Cet oubli, volontaire ou non, ne peut être détaché des conséquences tragiques des attaques terroristes du 7-Octobre, ni des enjeux fondamentaux de ce conflit.

Une ambiguïté choquante

« Après quinze mois de calvaire injustifiable, soulagement immense pour les Gazaouis, espoir pour les otages et leurs familles. Ce soir, mes pensées vont à Ofer et Ohad. L’accord doit être respecté. Les otages, libérés. Les Gazaouis, secourus. Une solution politique doit advenir » écrivait Emmanuel Macron le 15 janvier peu après 21 heures.

Ce message présidentiel, en mettant sur un même plan les victimes israéliennes et les conséquences de la guerre à Gaza, crée un amalgame dérangeant.

Il existe une différence fondamentale entre le pogrom sanglant du 7 octobre — une attaque préméditée contre des civils juifs, accompagnée d’enlèvements, de viols et d’assassinats — et les pertes civiles, bien que tragiques, causées par un conflit armé. En niant cette distinction, le tweet valide indirectement le discours des islamistes qui cherchent à minimiser ou justifier leurs crimes, tout en nourrissant une confusion morale inacceptable.

Le refus de reconnaître les otages juifs comme des esclaves, déshumanisés et captifs d’une barbarie assumée, renforce ce sentiment d’ambiguïté. Même le Hamas a reconnu que la population gazaouie elle-même détient une partie des otages, révélant un fanatisme enraciné et encouragé par des décennies de haine culturelle.

Une politique sans ligne claire

Ce type de communication trahit une incapacité à nommer clairement les responsabilités et à défendre les valeurs démocratiques face à l’islamisme totalitaire.

Où sont les actes forts ? Pourquoi ne pas condamner le terme de « génocide », infondé ici, ou affirmer que la guerre d’Israël contre le Hamas est légitime ? Pourquoi continuer à financer l’UNRWA ou tolérer sur le sol français des discours appelant à l’intifada et au djihad, au mépris des principes républicains ?

Une fracture intérieure

En France, chaque mot du président sur le conflit israélo-palestinien a des répercussions directes. La communauté juive, déjà fragilisée par des décennies d’antisémitisme et des tensions croissantes, mérite un soutien clair.

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Mais ce tweet, en donnant des « gages » implicites à des narratifs islamistes, alimente les discours haineux et renforce un sentiment d’abandon.
Dans les rues de Paris, les appels à l’intifada et les manifestations pro-Hamas témoignent d’une radicalisation inquiétante que les dirigeants n’ont pas su endiguer.

Des réactions vives de nombreuses personnalités des médias et de la communauté juive

Suite aux propos présidentiels, les réactions ne se sont pas fait attendre. La journaliste Céline Pina a déclaré sur X (anciennement Twitter) : « Ce tweet est honteux : au nom de quoi l’évocation des otages doit-elle s’accompagner de gages donnés aux islamistes ? La mort de civils est malheureuse mais il y a une différence entre les horreurs d’un pogrom, la razzia d’esclaves et les cadavres volés qui s’ensuivent et les conséquences d’un bombardement ».  L’avocat Gilles-William Goldnadel a réagi sur son compte Instagram, avant de confirmer ses propos sur C News : « Le tweet d’Emmanuel Macron est tellement inqualifiable, que j’ai du mal à le qualifier. Car cela veut dire que pour les Gazaouis il y a un calvaire, mais pour les otages il n’y en n’a pas ». Du coté des réactions dans la communauté juive, celle du président du B’nai B’rith France, Philippe Meyer, résume le ressenti de beaucoup d’entre nous : « Message pour le moins ambiguë. On aurait aimé lire autre chose du président de la République, d’autres mots, dans un autre ordre. Le « en même-temps » ne justifie pas tout ».

La responsabilité des dirigeants

Les événements tragiques du 7-Octobre rappellent que les islamistes ne font aucune distinction : leur barbarie s’abat sur quiconque n’adhère pas à leur idéologie, comme les Juifs ce jour-là. Face à cette menace, la France se doit de tenir une ligne claire et de refuser tout relativisme.

Ce tweet présidentiel, en diluant la gravité des crimes contre l’humanité commis par le Hamas dans un discours généraliste et politicien, incarne l’impuissance des élites occidentales à affronter les totalitarismes modernes. Ce manque de courage moral pousse les citoyens à chercher refuge dans des figures populistes, bien que leurs solutions soient souvent tout aussi problématiques.

La France doit choisir : défendre Israël, démocratie imparfaite mais légitime, ou céder aux injonctions d’un fanatisme qui menace les valeurs mêmes de l’Occident. Il est temps pour le président de se tenir fermement aux côtés des victimes, de nommer sans détour les responsables, et de montrer que la République ne cédera pas face à l’islamisme ni à ses complices. Le futur de notre société et de nos enfants en dépend.

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