Ce village apprécié pour son paysage exceptionnel est reconnu comme la “Venise des Cévennes”

Territoire très apprécié pour sa nature quasi-omniprésente et ressourçante, la Lozère est aussi une terre d’Histoire, qui a connu des heures bien sombres. Un contraste aussi saisissant que fascinant qui se reflète à merveille dans ce village plein de charme, dont le nom dériverait du latin “Flor Acqus”, qui signifie “Fleur des Eaux”. 

Haut-lieu du protestantisme

Beaucoup d’étymologistes s’accordent sur le fait que, sur l’emplacement actuel de ce village, se trouvait un domaine appartenant à un certain sujet romain du nom de Florus et que les noms finissant par “ac” comme Ispagnac ou Quézac sont formés du suffixe latin “acum” qui désigne un lieu ou un domaine du nom de son propriétaire. Pourtant, difficile de ne pas préférer la première explication bien plus romantique sur l’origine du nom de Florac. D’autant plus quand ce village porte également le surnom de “Venise des Cévennes”, du fait d’être traversé par trois rivières (Tarn, Tarnon, Mimente) et une résurgence (le Pêcher). Mais derrière ce paysage idyllique se cache aussi l’histoire tourmentée d’un ancien bastion prostestant. Les Cévennes furent fortement marquées par la révolte des Camisards de 1702 à 1704. Cette région montagneuse a favorablement accueilli la réforme protestante et l’édit de Fontainebleau de Louis XIV, interdisant la pratique de cette religion, ce qui poussa des paysans de la région à se révolter. La ville de Florac fut victime de persécutions connues sous le nom de dragonnades, dont l’un des chefs camisards les plus célèbres fut Abraham Mazel, connu pour avoir reçu selon la légende une inspiration divine lui ordonnant de délivrer les protestants retenus prisonniers et torturés par l’abbé de Chalya. Symbole de la lutte pour la liberté de conscience, la Guerre des Camisards a profondément marqué la mentalité des Cévenols, et c’est non loin de Florac, au Musée du Désert, que l’Histoire du protestantisme en Cévennes est retracée, en plus d’accueillir le premier dimanche de septembre le grand rassemblement des Protestants.

 

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Une histoire tumultueuse qui a donné naissance à un riche patrimoine

Mais avant de s’enfermer à l’intérieur d’un musée, la riche histoire de Florac, qui répond désormais au nom de Florac-Trois-Rivières depuis 2016, s’exprime également à travers les charmants vestiges que le temps a laissé. Depuis les rives du Tarnon, en passant par le Château et jusqu’à la source du Pêcher, la vieille ville de Florac regorge de lieux charmants et discrets où fait bon flâner le long des quais du Vibron, boire un verre sous l’ombre de platanes centenaires ou faire une pause dans un parc. Pour apprécier pleinement le charme de Florac, et des Cévennes à plus grande échelle, le départ de la visite se fait tout naturellement à l’ancienne gare de Florac, aujourd’hui siège de la maison du tourisme et du Parc national des Cévennes, pour finir par une halte à maison des Causses et Cévennes. Ancien nœud ferroviaire des Cévennes, la gare de Florac et son pont métallique de style Eiffel rappellent aux curieux une époque où le train permettait de désenclaver la région. Autres bâtiments chers à l’histoire du village, le temple protestant, symbole de la paix religieuse inauguré en 1833, et le Château de Florac, reconstruit après les guerres de religion. Au rayon des immanquables, le marché hebdomadaire du jeudi est l’un des plus réputés de la région, avec l’assurance d’y faire le plein de produits du terroir dans une ambiance cévenole et bon enfant. 

Une invitation pleine de charme à l’exploration

Au-delà des délices culinaires, ce marché est aussi l’occasion de découvrir un artisanat local qui explique aussi pourquoi Florac est labellisé Ville et Métiers d’Art. Les places, rues et ruelles sont en effet parsemées de boutiques–ateliers d’artistes, de créateurs d’art dans de multiples disciplines : poterie, sérigraphie, peinture, maroquinerie, bois, textile ou encore laine qu’il fait toujours bon découvrir au détour d’une paisible balade. En saison estivale, le centre-ville accueille d’ailleurs des marchés nocturnes d’artisanat d’art, mais aussi des foires artisanales comme le marché de la laine et de la soie en novembre. Toujours dans le registre artistique, l’ancien tribunal se prête depuis plusieurs années à l’accueil d’expositions artistiques prestigieuses d’artistes de renommée internationale. Enfin, pour en prendre plein la vue, il suffit simplement… de partir à la découverte du monde qui entoure Florac. Ville porte du Parc national des Cévennes, les chemins tels que le célèbre GR70, mieux connu sous le nom de “Chemin de Stevenson”, font de Florac un point de départ privilégié vers des paysages grandioses, à commencer par les spectaculaires Gorges du Tarn. Au même titre que son centre historique, les environs de Florac ne manquent pas de sites de choix, comme la Cascade de Runes, une merveille naturelle de près de soixante mètres de haut, mais aussi les Menhirs de la Fage ou le Chaos de Nîmes-le-Vieux.

 

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Image à la une : Florac-Trois-Rivières © Adobe Stock